• Je vous fiche mon billet...

     

    Je vous fiche mon billet...

    Il est d’usage de faire un petit blabla sur « le pourquoi du comment » ou, comme on dit dans la critique, un méta-texte.
    Alors ? Pourquoi écris-je ces petites (mais elles n’excluent pas d’être longues) bafouilles (mais elles n’excluent pas d’être de vrais textes : fiction, documentaire, tranches de réflexion construite) ?
    Autant dire que le genre n’est pas fixé, si genre il y a. En fait, il n’y a pas, si ce n’est précisément ce que dicte le medium du blog, ses exigences. Rester communicable, voire agréable pour un lecteur inconnu ou connu (plutôt connu dans un premier temps), tout en restant de l’ordre du désir et du plaisir pour le scripteur.

    Désir, plaisir, c’est ce qui m’amène. Aussi, souvent les billets parlent-ils de moi : plaisir le plus direct, même s’il y a des barrières mentales à la volupté de se dire. Plaisir le plus rapide à satisfaire. L’information sur le réel alentour, pour être objective, nécessite souvent un détour documentaire., un peu de boulot. Pfffff ! Ce n’est pas le plus jouissif dans l’immédiat. Mais j’ai confiance, cela devrait venir, avec le temps et une certaine lassitude de soi.

    L’écrit public à partir de soi, c’est jeter ce qu’on est devant soi, devant l’autre. Pas pour autant « se mettre en avant » par rapport aux autres ou « en jeter ». C’est plutôt un besoin pour lever la rétention, soulager ce qui est inhibé.
    Mon psy, me questionnait souvent : « est-ce que cela vous a étonnée ? ». Ah oui, se débarrasser du « je le savais », au moins un peu, et se surprendre. C’est cette folle entreprise que tente ce blog. Blog comme « barbare » à déchiffrer, comme « borgborygme » à prononcer dans un bégaiement, comme « glop-pas-glop » pour ceux qui connaissent. Être en avant de soi, et se surprendre. Jouer avec les mots, leur son, leur sens, leur souffle. Jouer avec les lettres.

    Étrangement, car je me considère comme pas bégueule (et j’ai bien l’impression que mes proches font de même), je suis particulièrement agacée par le parler actuel et ses tics. Trouver le bidule « qui va bien ». Horreur ! Qu’on en revienne au moins au latin du capitaine et que l’on choisisse ad hoc, ou tout simplement « pertinent » ou « qui convient » ou « efficace ». Et que dire du splendide « idoine » qu’il faut conseiller à tout un chacun de pratiquer pour le remettre en vie ?
    Pire, un vrai fléau au moment où je vous parle, le « coucou » omniprésent dans tout message et même dans les moments d’arrivée, le soir, à la maison : qu’on laisse tranquille un moment ce volatile usurpateur de nid !
    Et les systématiquement « belles » choses dans les souhaits : belle journée, belle année ; ou encore : « c’est une belle personne » dont on se gargarise. Qu’est-elle, cette personne non genrée ? Morale ? Correcte ? Bien élevée ? Sincère ? Un peu gourde ? Mon for intérieur (ma ford intérieure, comme disait une amie) se ratatine, se recroqueville, s’enfuit très loin et en même temps se hérisse : plus d’accueil, plus d’attention, black out pendant un instant. La répétition, la captation systématique de l’air du temps me sont peu supportables.
    Encore un exemple, « du coup ». Ah ! Ces deux mots, mis pour tant d’autres selon le contexte et le sens : par conséquent, et ensuite, ainsi, évidemment : mais ils sont encore là, ces mots, bon sang !
    Bref, j’aime les jolis mots employés à bon escient mais aussi les aventures de langue, les néologismes, l’abracadabrant et le supercalifragilisticsexpialidocious de Mary Poppins. Essayer de le faire dans un contexte presque public, en lâchant du lest sur la forme et les contenus m’amuse bien et pour le dire sincèrement, me soigne. En tout cas, ces billets sont des paris. Ça oui. Merci, donc.

     


    Tags Tags : ,
  • Commentaires

    1
    Mercredi 6 Janvier 2021 à 17:13

    Je ne connaissais pas votre blog maisilmeparle déjà!

      • Mercredi 6 Janvier 2021 à 19:25

        J'en suis heureuse car j'aime vraiment bien le vôtre. C'est lui qui m'a donné envie de cliquer
        sur la touche "créer votre blog" !
        N'hésitez pas à commenter.

    2
    Samedi 9 Janvier 2021 à 20:08

    Bonsoir

    J'aime bien "coucou" et je l'emploie souvent...
    Nous n'avons pas de mot en français pour dire bonjour toute la journée, il nous faut aussi un bonsoir, qui ne s'aligne même pas sur le coucher du soleil. 
    Coucou a quelque chose de gai et gentil; il nous vient tout droit des chansons enfantines "coucou le hibou, coucou..."
    En revanche, je ne comprends pas que bel, belle remplace maintenant bon, bonne. Du coup, on se fait souhaiter  la belle année. Pas d'souci, ça ne changera rien. Elle ne commence ni sur le mode beau, ni sur le mode bon, mais on fera avec et c'est moins pire que la guerre, relativisons. Tiens, il a disparu, le "pas d'souci". Et on a aussi  la réponse "c'est ça..." qui tient bien la corde, là.  


    Bon, sur ce, bonsoir, bonne nuit de Bretagne profonde...

    3
    Dimanche 10 Janvier 2021 à 13:10

    Bonjour, qu'est-ce que cela fait fait plaisir d'être lue ! Je ne savais pas jusqu'à ces jours. Vous avez un blog fort beau. J'aime cette région. Je n'en ai pas tout à fait fini avec le coucou.
    Bon dimanche !

    4
    Dimanche 10 Janvier 2021 à 15:40

    Bonjour
    C'est l'intérêt de l'errance internautique, on va par les sentiers...
    Mais je vous ai lue juste hier, quand j'ai cliqué sur votre pseudonyme dans le blog où nous avons commenté en commun, et dans lequel j'aime bien me promener.

     

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :