• On est nu

    On est nu

     

     Ah cette plaie, l’hiver ! Cet amoncellement de vêtements à endosser, à enfiler vaille que vaille, l’un après l’autre, l’un frottant sur l’autre, l’autre résistant sous l’un. Je me souviens de ces jours lointains où je devais porter le sous-pull que ma mère avait décidé que je devais porter, la jupe que l’école avait décidé que je devais porter, les collants qui collent, comme leur nom l’indique, et désagréablement. Ils descendent, en plus, bâillant entre les cuisses, ils empêchent de pisser vite fait, alors que la copine attend à la porte des toilettes. Une gêne. Gênée. Irréductiblement gênée, j’étais.

    J’ai découvert il y a peu cette non moins irréductible vérité : on est nu.e sous son vêtement, même s’il y en dix qui s’empilent et se contrarient. Cette vérité a été libératrice. Mon corps a commencé à respirer en-dessous. Le naturisme, la marche pieds nus, ont commencé à prendre sens.
    Même si les vêtements que l’on choisit ne sont pas ceux que la société trouverait bien que l’on porte, s’ils ne sont pas beaux, féminins (ou masculins), on ressent une nécessité à les porter parce qu’ils épousent la liberté du corps nu, dessous.
    Pierre d’achoppement d’un moment de l’analyse, cette constatation devenue affirmation. Devant le guide aimé, une pierre posée dans le courant de nos paroles croisées, bien arrimée, lestée. Corps (nu) déposé sur le divan, psychisme dé-voilé à lui-même qui peut alors advenir dans la parole utilisée comme une revendication.

     

    Retrouvé, from scratch, un désir d’élégance.


    Tags Tags : , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :