• Rue

     

    Pavés

     

    Rue

    Les deux pieds posés sur le goudron, un arbre planté devant et plus loin un poste électrique, porte ouverte. On ne voit pas de fils, seulement un bloc gris clair atone. D’ici, impossible de savoir ce que mes doigts toucheraient : le froid granuleux du métal ou la surface pauvre et glissante du plastique ?
    Derrière, la sarabande des véhicules à moteur. Pourquoi un jour a-t-on trouvé intéressant d’aller plus vite ?
    Percée du soleil du côté droit, entre œil et lunette. Il me chauffe le flanc et le visage. Fin d’hiver.
    Un artisan compte ses sous, le nez dans sa camionette, claque un battant, l’autre, ouvre une porte latérale coulissante, entre. Bruit de ferraille. Il revient, un outil à la main, puis sort son téléphone. Passage du réel à l’abstrait. Il s’échappe. Il n’est plus là. Tout à l’heure, levant la tête hors de la camionnette, il a vu que je le regardais. Maintenant rien ne le concerne plus de la rue.


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