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    Attrape-rêves

     

     

    J'emporte mon oreiller quand je voyage. Idéalement moelleux et suffisamment plat, il constitue mon "chez moi" exporté. Mes cervicales y sont à l'aise, ma colonne alignée.
    J'ose à peine dire que je lui ai donné un nom. Individualiser c'est reconnaître et célébrer un objet. Projeter ses affects dans un doudou neutre que l'on imagine compatissant ou, en tout cas, accueillant.

    Ce que Didier Anzieu appelle le "moi-peau" en est conforté. L'enveloppement est un pare-sensations qui enclenche un sentiment de sécurité. Sensation apaisante comme le sein maternel ou bien substitut de la fourrure protectrice disparue chez le mammifère humain, qui satisfaisait la "pulsion d'agrippement"chez les petits singes par exemple*.

    Enfouir sa tête dans une masse douce, un sac empli de petites plumes, émanations de la peau de l'oiseau, pourrait favoriser l'émergence d'un rêve d'envol, à l'opposé direct du contact avec la terre que désire pourtant celui qui se couche. L'espace des rêves ne s'embarrasse pas de topo-logique. La peau, comme entre-deux, l'oreiller objet transitionnel, manière de trouver une limite qui structure sans brutaliser. Trouver la terre sans s'immerger dans le froid du mourir. Horizontalité sans dureté (et là il faudrait quelques pages sur l'hospitalité du matelas !) qui permet au silence bienfaisant du sommeil de s'enclencher, à la nuit de se développer en englobant l'animal dont la vigilance a laissé place à la confiance et à l'abandon.

     

    * Didier Anzieu, Le Moi-peau, Dunod, 1992, p.23 et plus largement les deux premiers chapitres.


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  • Inter-êtres

    Cop. Studios Ghibli - Hayao Miyazaki.

     

    Totoro, peluchanimal ?

    Il rote pour s’exprimer, ânone des sortes de syllabes. Les enfants se sentent bien auprès de lui car il est doux. On peut s’accrocher à ses poils de grosse peluche. Il a les griffes d’un ours pourtant. Il n’est pas beau, pas tout à fait "kawaï", mais déroutant, Totoro.


    Il est gros et… il vole quant il éructe fort comme une forge. Une toupie vient lui soulever les pattes arrière et il se prend pour un hélico. Il habite au fin fond de ses couloirs, dans les pieds d’un camphrier.
    Sa vie ? Dormir puis rendre service quand un enfant le lui demande.
    Il a un ami, un chat du type de celui d’Alice avec un corps, troué de fenêtres extensibles et qui joue les transports express.


    Il adopte un parapluie, cadeau utile donné un jour de pluie par son amie humaine (trop grand et trop gros Totoro ne rentre pas sous l’abribus), devenu porte-bonheur, signe d’amitié, porté comme si de rien. Supercalifragilisticsexpialidocious !

    Êtres nocturnes, ces animaux-monstres produisent des effets dans le monde des adultes sans en être visibles. Des inter-êtres, hybrides de rêve, que Miyazaki propose pour hanter nos vies.


    Comme modèles ?

     

    John Tenniel 1865

    John Tenniel - Le chat du Cheshire pour Alice in Wonderland - 1865.


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  • Petit à petit

     Photo personnelle. Veules-les-Roses, été 2022.

    Comme un petit insecte immensément habile
    A creusé son espace dans l'écorce du monde

    Gérard Manset Mansetlandia 2022

    (hommage)


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  • Nid

     

    Se tient un conciliabule de pigeons le matin tôt dans ma rue. Ils s’alignent sur le rebord saillant qui décore la façade de l’immeuble d’en face pour commencer leur journée. Certains partent en reconnaissance en amont et en aval de la rue, d’autres font des boucles au-dessus de la chaussée, simplement. On dirait une réunion de concertation pour décider de l’ordre du jour. Ils ne tiennent pas en place mais pourtant se mettent en rang, à l’attaque des affaires courantes. Le seul moment où ils se regroupent. Qu’ont-ils à décider ?
    Un corbeau – ou une corneille – tient le haut du pavé en se dandinant sur le toit d’une voiture, puis d’une autre. Il observe le mouvement ténu du voisinage qui s’éveille. Il sautille ensuite sur l’asphalte, solitaire, puis prend son envol, sans doute pour examen d’une autre voie.
    Des mésanges charbonnières pépient alors que je passe sous les arbres qui bordent la rue. Elles y habitent dans un joli nid tout rond. Elles sont quatre et s’égosillent de concert.

    Tout ce beau monde complètement inaperçu de la plupart des humains riverains. Reconfinons-nous, nous reviendrons peut-être dans une conscience plus ample ?


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  • Whistler

    James Abbott McNeill Whistler. (1834-1903). Marine. Une écriture de ciel et d'eau.
    Photographie prise à l'occasion de l'exposition au Musée d'Orsay, 8 février-8 mai 2022.

    L’expression écrite est une façon de se répandre ou même de s’épandre, d’étaler ce qui sort de soi en une somme articulée de traits qui véhiculent les pérégrinations d’un moi en perpétuelle demande de reconnaissance.

    Écrire demande d’avoir plaisir à sortir des choses de soi et désir de les exposer.
    L’aventure du journal intime est différente en ce qu’elle ne s’expose justement pas, enfin dans sa vocation première. Elle est donc pure purgation, entreprise insensée de dégorger sa petite vie sur le papier. Afin de s’assurer peut-être que l’on vit vraiment ? Afin de trouver une preuve de la complexité d’une journée, de la multitude d’actes, d’intentions et de situations rencontrées, d’en redécouvrir (découvrir) la richesse qui n’a pas été ressentie sur le moment ?

    Ma pratique du journal est de celles-là. Je traque les méandres de ma journée comme un renard reniflerait les traces du passage d’une poule dodue. J’exténue le jour comme d’autres une rue, un quartier, une ambiance, une image. Ah, la quête de l’exhaustif, du complet, du fini ! Nous savons pourtant que rien ne l’est. N’empêche, à un certain moment, quand l’instant du récit rejoint celui de la vie, même si des linéaments se sont perdus dans les sables, oui, on sait que l’on a fait son devoir, accompli sa tâche de diariste. Jusqu’ici j’étais plutôt adepte de l’extrême inverse, une journaleuse parfaitement dilettante qui ne s’attèle à la tâche que quand une certaine urgence dans l’intérêt supposé du vécu l’y oblige, sautant ainsi des mois de vie laissés dans une jachère narrative.

    Alors, de quoi ce changement est-il le nom ? De la vieillesse qui veut se souvenir peut-être. Ma mémoire a toujours été liée à l’activité de la main suivie du recours à l’image de la page d’écriture. Cette fois – à la différence de la période des études - ce n’est pas dans l’intention d’une hypothétique relecture, loin de là, car relire me donne, littéralement, la nausée. Simplement une activité, une objectivation, consigner des faits pour qu’ils s’impriment dans mon cerveau comme sur le papier, en même temps. Un devenir papier du cerveau. Traces mnésiques et traces d’encre dans une même respiration.

    Conjointement, l’écriture moins égotique s’en ressent. Comme une période d’étiage s’est déclarée pour le reste de ma production. Comme si l’action d’écrire avait un seuil, si la somme des actes d’écriture trouvait une limite au quotidien. On ne se déverse pas impunément !


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    Les chiffres parlent

    La Voie Lactée



    Âge de l’univers   13,8 milliards d’années


    Âge de la Terre   4,5 milliards d’années

    Âge de la vie      3,5 milliards d’années


    Âge de la lignée humaine sur Terre   7 millions d’années
    (agriculture 12 000 ans ; industrie  250 ans)


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    Fin de la lignée humaine ?

    Extinction de la vie ?

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    Destruction « normale » de la Terre, par absorption dans la fournaise solaire : 
    dans 10 milliards d’années





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    Site web Avec un photographe.fr

    Mise au point
    Photographies issues du site "Avec un photographe.fr"



    Ce qui insiste
     
    Une courte promenade m’a emmenée le long de la Sèvre nantaise. De la lumière à l’ombre du sous-bois et retour. La rivière est piteuse, couverte de lentilles d’eau. Si alanguie entre ses rives qu’elle en devient lac et dégage une légère odeur de pourriture. À certains endroits, là où s’enclenche un paresseux tourbillon, on dirait même qu’elle inverse son flux, que l’amont devient aval, en une dynamique écoeurante. Pourtant, la petite source qui traverse le sentier goudronné n’a pas abandonné le combat du vif. On s’y mouille toujours les semelles. Un vrai mystère en cet été qui aplatit tout de sa touffeur.

    Comment tâter l'insistance de l’écoulement indifférent d’une matière qui ne nous doit rien et pourtant nous fait vibrer ? Traverser le spectacle du monde pour en toucher la pulpe. Je me sens spectatrice et prisonnière d’une histoire à laquelle l’œil et l’esprit donnent forme, que le discours intérieur nomme, circonscrit, et en définitive, raconte.
    Romain Rolland parlait de « sentiment océanique », une impression d’appartenance, devenir rejeton du monde – échapper au paysage.

    Certains tentent d’effacer les mots : on écrit ses mots-pensées au vol, puis, comme avec un chiffon sur un tableau, on les efface, lettre après lettre. Mots-obstacles, mots-séparations qui labellisent et fragmentent l’entièreté de l’univers, délinéant les formes qui ne le composent pas. Peut-on rendre transparent l’écran de la conscience, puis traverser un jour l’écran pour aborder dans les choses ?

    Les neurosciences nous apprennent que, par économie, la vision est toujours d’abord projection de la forme attendue, préformation, puis réajustement en fonction de ce qui est envoyé depuis l’ «extérieur ». On ne voit vraiment que ce qui déroge, ce qui est saillant, tout le reste du monde est une projection - réincorporée.

    Seul, peut-être, l’enfant, avant de parler (in-fans) a-t-il un rapport d’appartenance au monde et regarde-t-il autour de lui le monde comme un prolongement de ce qu’il est (et non lui comme membre du monde : ce retournement, déjà…). Freud d’ailleurs, s’adressant à Romain Rolland, décrie comme infantile toute recherche de fusion.
    Cette fraîcheur de la vision d’enfance la retrouve-t-on par des exercices, ou plutôt par un abandon à l’existant ? Peut-on s’efforcer au laisser-être ? Ou, en désespoir de cause, s’autoriser à renoncer…

    Une autre voie pourrait être celle de la méditation qui tente de nous exercer à voir ce qui se passe en nous en le décollant par là même de notre capacité à voir, de ce qui en nous voit en tant que tel. Alors, à la longue, nos filtres sont désencrassés laissant place à une certaine transparence, à la possibilité d’une immersion, d’une immédiateté perceptive du monde et dans le monde.

    Alors... la parole ?

     


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    Surprise

    Est-ce que vous avez été surprise ?

    Mon psy me pose inlassablement la question. Je n’en vois longtemps ni la pertinence ni la façon d’y arriver. Ça a l’air important pourtant…
    Je suis rarement surprise. Devant moi, à l’époque, la réalité bégaie jour après jour, réinitialisant tous les matins ses personnages dont je pense connaître les ficelles, ses paysages dont je pense connaître les tons et les formes.

    Depuis, j’apprends.
    La capacité à être surpris dépend en partie de l’acuité du regard, d’une immersion dans l’action en cours. Être à ce que l’on fait. Paradoxalement, quand on est ainsi, on peut se surprendre du moindre décalage dans le geste et tout intrant, tout événement extérieur est susceptible d’enclencher un effet de surprise. Encore faut-il que l’attention portée à l’action en cours ne soit pas de l’ordre du contrôle, du balisage systématique de tous les horizons, de tous les possibles, qu’il y ait du « jeu ». Encore faut-il que le peur n’enjoigne pas de tout envisager, de tout caler à l’avance. De toute façon, il y a t.u.p.d.t.q.f « toujours un putain de truc qui foire », comme l’affichait un ami dans son bureau ; même quand on essaie d’envisager à l’avance les difficultés pour y pallier avant qu’elles ne se produisent.

    Le pouvoir d’être surprise est sans doute liée aussi – en tout cas en ce qui me concerne – à une posture volontaire, je dirais de « non intellectualisme ». Ne pas chercher à fouiller le cœur et les reins du Réel, tout le temps. Être curieuse mais ne pas tout expliquer. Dur labeur de la voie du milieu !
    « Il y a mystère, c’est certain, et vous, vous cherchez à le convoquer rationnellement ». De formation philosophique, j’ai mon côté scientifique, la passion du questionnement, le goût de la recherche, mais l’excès et surtout le mécanisme réflexe de la recherche des causes de tous les événements risque d’aplatir les multiples dimensions d’un événement ou d’une « réalité »*. Vivre dans un monde plat et sans contrastes, c’est ce qui m’est apparu au cours de la dépression.

    La surprise est sans doute davantage fille de l’ouverture poétique à l’univers de notre existence, source de la puissance d’émerveillement, d’où proviennent l’expérience puis la recherche philosophiques. Employons-nous à ne jamais l’ensabler !


    *et risque aussi peu à peu, de valoir pour lui-même, sans plus de matière sur laquelle s’exercer – ou une matière tellement ténue que c’est tout comme et que l’obsession menace.


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  • Ambiance

     

    Bruit de la vaisselle brassée, des cuillères rangées. Ça tintinnabule. Ambiance de café du Sud, à Lyon. Peu de conversations encore. Tous sont dehors. Seulement quelques commandes au comptoir. Son léger des pièces de monnaie de ceux qui paient et s’en vont.
    Soudain la machine à café rugit. P. organise paisiblement tasse et sous-tasse. Son beau visage las.
    J’aime l’espace et la propreté méticuleuse de ce café où nul n’est obséquieux. Le client n’est pas roi, juste considéré. La proximité du square le rend frais. Il résonne au rythme des styles très divers des clients, habillé de la présence à la fois tendre et brute des cafetiers.

    L’épisode Covid l’a marqué durablement. Pour mieux vivre, il a changé sa politique de café-café pour distribuer des en-cas le midi. Cela me rend un peu triste. C’est si vivant un débit de boisson de quartier qui ne cherche pas le client ni l’argent. Qui préfère cultiver le brin de conversation et le passage. Espérons qu’une chaîne de pubs ne le reluque pas trop.


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  • Passer à l'acte !

         Glacier de la Marmolada. Photo AFP-Nationale

    « Dans moins de 30 ans la Terre sera en partie invivable et dans 80…game over » écrit Sébastien Bohler.


    L’humanité, bien qu’en partie consciente de cet impératif biologique et climatique, n’agit pas ou peu. En tout cas, insuffisamment pour sauver son milieu de vie.
    Les chercheurs en neurosciences tentent d’expliquer cette paresse générale de l’action mondiale par la conformation de notre cerveau.
    Le striatum, logé sous le cortex, est responsable des cinq motivations de base : manger, se reproduire, acquérir du statut social, minimiser ses efforts et glaner de l’information.
    Les cellules nerveuses du striatum sont donc programmées pour la croissance : chaque information conquise, chaque amélioration de statut social, chaque achat, chaque consommation de produits comme le sucre, génère une décharge de dopamine, donc du plaisir. La dopamine diminue au fil du temps s’il n’y a pas surenchère. La seule opportunité de générer à nouveau du plaisir est alors d’augmenter les doses, de consommer davantage de ces « produits ».

    Chaque espèce animale est soumise à une dynamique de ce type, notamment pour assurer sa conservation. Mais notre espèce a généré une logique folle qui, au lieu de contribuer à notre conservation, aboutira à sa destruction par destruction du milieu qui la porte. L’humanité a levé les barrières qui arrêtent la prolifération des autres espèces (rivalités entre espèces, limite de l’accès aux ressources de l’écosystème dans lequel elle évolue) grâce à son intelligence technique qui a été exercée pour dominer les autres espèces grâce à l’outil puis à la machine. Elle a ainsi exploité des ressources complexes à extraire, se figurant alors qu’elles étaient illimitées. Elle s’est conduite comme un « être global » psychopathe, manipulant par exemple l’information pour confirmer ce délire, appréhendant le monde comme un mécanisme.

    D’autres principes et biais cognitifs entrent en jeu.
    Le principe de « coopération conditionnelle » : si je fais un effort, comme par exemple prendre une douche plus courte pour économiser l’eau, je veux être certaine que tout le monde agira de la même façon.
    La « dévalorisation temporelle » : plus un avantage supposé, comme la préservation de l’existence humaine, est éloigné dans le temps, moins il a de valeur pour le cerveau.
    Il faut ajouter le « biais de statu quo » : nous avons l’impression que le modèle auquel nous sommes parvenus est inamovible. Alors que l’arrêt de l’économie mondiale, impensable pour la plupart d’entre nous et pourtant provoquée par le Covid, nous a démontré le contraire. La guerre en Ukraine, remise en question de l’intégrité du territoire européen par une puissance plus ou moins considérée comme devenue fréquentable, est une autre occasion pour nous prouver que rien n’est jamais définitif.

    Une alternative se présente alors.
    Soit on pense le cerveau humain susceptible de se réorienter grâce à l’utilisation de ses capacités de raison et de volonté détenues par le cortex cérébral qui peut bloquer les ordres du striatum en transmettant ses ordres par l’intermédiaire de fibres de substance blanche. Ces câbles neuronaux ont besoin d’entraînement (d’éducation...) et ils ont tendance à s’atrophier dans une société où les désirs ont tendance à être satisfaits plus ou moins instantanément (enfin surtout en occident, dans la partie riche du monde dit civilisé/commentaire personnel).
    Soit on pense que cela n’est pas possible et dès lors la seule possibilité est la contrainte par une structure mondiale plus éclairée que la plupart des individus.
    « La logique serait que chaque humain ne puisse consommer au-delà de ce qu’une répartition équitable permet d’accorder à chacun sans dépasser les limites de la planète que nous savons désormais quantifier » dit Thierry Ripoll. Il accorde que « préserver la planète aurait alors une dimension nécessairement liberticide ». Brimer les libertés de déplacement, de consommation, de possession, d’engendrement, sans limiter celles de création, de penser, de critiquer*. Cela ne paraît, selon le chercheur, impossible qu’en raison de notre conviction qu’il est impossible de changer les choses à grande échelle (biais de statu quo) que la réalité nous démontre pourtant jour après jour ces derniers temps comme totalement erronée.

    Les catastrophes locales devenues inévitables contribueraient peut-être à une prise de conscience qui réveillerait notre désir de faire pour le plus grand nombre, si nous le percevons solidaire de notre qualité de vie à court ou moyen terme. Car la raison n’y suffira pas si nous ne sommes pas directement affectés. Il faut que nos émotions y concourent aussi, mettant alors en sourdine le principe de coopération conditionnelle, décrit plus haut. Il y faudrait aussi une perception de la souffrance éprouvée par les non-humains. Un élargissement de l’échelle de l’empathie. Une collaboration des moyens de communiquer, des media.


    * mais est-ce faisable, cette dissociation des libertés ? Ne sont-elles pas plutôt solidaires ? Contraindre l’humanité à moins consommer ne conduirait-il pas à exercer un pouvoir peu à peu de nature dictatoriale ? (commentaire personnel)


    Ce billet rend globalement compte, sauf mention contraire, d’un long article du Monde du 15/06/2022, une interview de deux chercheurs en neurosciences, Thierry Ripoll et Sébastien Bohler. Pour plus de détails ou de nuances, se référer directement à l'interview.
    De plus, les auteurs ont publié chacun un ouvrage, juste avant la publication du dernier rapport du GIEC.
    Thierry Ripoll. Pourquoi détruit-on la planète. Le cerveau d’Homo Sapiens est-il capable de préserver la Terre ? Ed Le Bord de l’eau, 2022. 
    Sébastien Bohler. Human Psycho. Comment l’humanité est devenue l’espèce la plus dangereuse de la planète. Bouquins, 2022.


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